30 juill. 2014
La petite histoire de la salsepareille québécoise qui n'en est pas une.
Les Schtroumpfs raffolent de la salsepareille. S’il y en avait au Québec ils devraient se contenter de l’aralie à tige nue : la salsepareille version québécoise.
L’aralie à tige nue que nous appelons communément salsepareille ne fait pas partie de la même famille que la salsepareille que mangent les petits bonshommes bleus. La salsepareille d’Europe dont le nom scientifique est Smilax aspera est une vigne aux feuilles permanentes munies d’épines qui produit des fruits globuleux rouge foncé. Elle est de la famille des liliacées. La salsepareille que l’on trouve au Québec est bien différente. Elle a deux tiges; une pour ses fleurs blanc verdâtre disposées en sphère à son extrémité et une autre pour supporter son unique feuille divisée en 3 groupes de 5 folioles. Elle produit des fruits noirs et fait partie de la famille des araliacées qui est aussi celle du ginseng.
L’aralie à tige nue est intimement relié à l’histoire de la root beer, une boisson dont l’origine remonte aux premiers colons américains. La root beer est l’adaptation américaine de la petite bière, la boisson qui remplaçait l’eau insalubre des villes européennes avant la mise en place des systèmes d’hygiène publique.
Les premiers arrivants n’avaient pas de grains comme source de sucre ni de houblon pour ajouter de l’amertume à leur breuvage. Pour remplacer les grains, ils choisirent du miel, de la mélasse ou de la canne à sucre. Pour apporter du goût et de l’amertume à leur bière, ils se sont tournés vers les plantes indigènes. Celles qui ont été choisies incluent, parmi d’autres, les racines d’aralie à tige nue, de sassafras, de gingembre et de pissenlit ainsi que l’écorce de cerisier sauvage, celle du bouleau et du frêne. Les recettes modernes de root beer utilisent encore ces ingrédients bien que beaucoup proviennent d’arômes artificiels.
Il n’y a pas que la racine de l’aralie qui soit comestible. Une fois mûres, les baies de l’aralie se mangent crues. Selon certains, elles seraient très gouteuses, selon d’autres elles auraient un goût résineux assez désagréable. Par contre, elles sont très nutritives et les Amérindiens en mangeaient pour survivre durant leurs longues expéditions de chasse. Cette propriété serait à l’origine de son nom commun français : chassepareille. Les baies peuvent aussi servir à faire du vin ou de la gelée de fruits. Les jeunes pousses de la plante peuvent être consommées comme légumes à la façon des épinards. L’aralie aurait même des propriétés médicinales. Elle agirait comme stimulant général, comme sudorifique qui nettoie le sang ou lorsque préparée en cataplasme elle réduirait l'enflure et guérirait les maladies de peau.
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